Les signes d’alerte à repérer
Vous avez envie de rejoindre une association, un groupe, cercle ou coven païen / sorcière / wiccan / druidique etc. ?
Vous cherchez de conseils pour eviter les sectes et autres groupes malsains voire dangereux ?
Car oui, on trouve toutes sortes de personnes et groupes, le meilleur comme le pire. Et les cérémonies et rituels dans des groupes sains peuvent être fantastique, et ce serait vraiment dommage de s’en priver si ça vous tente.
Vous trouverez ici des conseils pour choisir un cercle / coven / clairière etc.
Un article de Bronwen Forbes, adaptation française par Merlusina
Dans d’autres articles publiés sur Witchvox (NdT : site anglophone qui a répertorié pendant 22 ans les groupes et événements locaux à l’international, autour du paganisme et de la sorcellerie), j’ai évoqué la nécessité de faire le choix entre rejoindre un groupe ou rester solitaire dans vos premiers jours et premières années sur la Voie Païenne. Si vous avez choisi le parcours de groupe, il y a encore quelques éléments que vous devez savoir avant de devenir réellement membre.
Bien que nous aimerions tous croire que la communauté païenne est au-dessus de telles choses, il y a vraiment des groupes, et des dirigeant des groupes, qui se préoccupent plus de leur propre ego ou de leur équilibre bancaire que de votre éducation.
Voici comment repérer le pire du pire :
Restez à l’écart de tout groupe qui essaie de vous convaincre que leur voie est l’unique vraie voie de développement spirituel.
La communauté païenne comporte des Sorcières, des Druides, des Dianiques, des Faeries Radicaux, des Traditionalistes anglais et des Reconstructionistes grecs, pour n’en nommer que quelques uns. C’est un bien pauvre coven qui parvient à dire, en restant sérieux, « nous sommes les seuls à détenir la Vérité » (quelle qu’elle soit). Faîtes moi confiance, vous savez déjà mieux que ça.
Faites attention à tous les dirigeants, hommes ou femmes, qui utilisent la sexualité comme « honoraire » pour que vous puissiez être accepté dans le groupe ou recevoir des enseignements plus poussés.
Il y a longtemps, lorsque j’étais une novice païenne, il y avait un chef de communauté locale qui préférait les femmes, les jeunes femmes CELIBATAIRES, comme étudiantes. Par chance pour moi, il m’avait très poliment dirigé vers le seul autre coven de la région après avoir réalisé que j’étais mariée.
Quand ça s’est finalement su qu’il demandait de la sexualité régulièrement de ses étudiantes, je me suis sentie comme si j’avais esquivé une balle. J’ai entendu la rumeur selon laquelle certains groupes traditionnels anglais incorporaient des éléments sexuels dans certains de leur rituels de haut niveau ; je ne fais pas référence à ces pratiques ici.
L’abus n’a pas sa place dans les rituels païens.
Par abus, j’entends physique, sexuel et émotionnel. Au cours de trois années environ j’ai été physiquement giflée (à répétition!), touchée sexuellement par quelqu’un dont j’aurais préférée ne pas être touchée, et abusée verbalement par une personne supposée canaliser la déesse africaine Oshun, tout cela dans des rituels. Finalement ça en a été trop pour moi, et je suis devenue complètement rituel-phobique pour un bout de temps. Je ne pouvais plus m’asseoir dans un cercle tracé sans paniquer (je vais mieux maintenant).
S’il vous plaît soyez conscient que je n’inclus pas les adultes consentant avant les faits (très important) qui choisissent d’incorporer des éléments BDSM dans leurs pratiques rituelles. Si vous trouvez un groupe comme ça, ils vous le diront directement, et vous laisseront libre de choisir de participer.
Courez en criant devant tout groupe ou dirigeant qui utilise l’intimidation ou la culpabilisation pour vous faire accomplir ce qu’ils veulent au lieu de ce que votre guide interne pense qui est bon pour vous.
Si vous pratiquez avec un coven, il se peut que vous ne compreniez pas tout de suite pourquoi on vous enseigne certaines choses. Cependant ça n’est pas la même chose que de vous faire sentir terrifié jusqu’au fond de vos tripes ou coupable si vous voulez rester auprès de votre conjoint hospitalisé alors que vous « devriez » assister au rituel, rester à la maison avec un enfant malade au lieu d’aller à votre de cours de wicca pour débutants, choisissez d’avoir un travail qui paie les factures plutôt que de travailler gratuitement pour le magazine de sorcellerie du chef, ou même quitter le coven.
L’utilisation obligatoire ou inconsciente d’hallucinogènes ou de tout autre drogue pour le développement spirituel est passé de mode dans la communauté païenne depuis les années 70.
Ne laissez personne vous dire le contraire. Et puis, faites attention à tout groupe qui n’a aucun scrupule à vous servir le vin rituel alors même que vous leur avez dit que vus n’avez pas 21 ans (NdT : âge légal aux Etats Unis).
De même, si vous avez signalé aux dirigeant du groupe que vous êtes membre des alcooliques anonymes (ou enceinte, ou sous antibiotiques), et qu’ils continuent à s’attendre à ce que vous consommiez vraiment le vin ou la bière rituelle, au lieu de vous aider à trouver une autre manière d’honorer les boissons fermentées sans en boire physiquement, vous devrez peut être quitter ce groupe.
Un chef légitime ne devrait jamais se montrer évasif, vague ou inconsistant quand il est interrogé sur son cheminement, sa formation et ses diplômes.
Même si ce chef n’est pas traditionaliste anglais, il ou elle devrait avoir un type d’histoire vérifiable. Mon conjoint et moi même avons reçu beaucoup de lauriers dans la communauté païenne pour avoir dit honnêtement à nos étudiants que nous n’avions pas eu de formation classique, mais avons commencé notre coven en réponse au 9 septembre. Nous n’avons pas inventé de lignage ou de vague grand-mère wiccane et ça a impressionné les gens. Un chef de coven de ce type devrait vous impressionner.
Vous n’apprendrez probablement pas beaucoup d’un groupe dans lequel plus d’énergie est dépensée dans des conflits politiques, la collecte de fonds ou le recrutement que le développement spirituel.
Il n’y a rien de mauvais dans le fait de réunir des fonds pour un projet communautaire : une lettre d’information, une rencontre ou une pique nique païen, mais ça devrait être de la responsabilité de la communauté dans son ensemble, et non juste de votre coven ou bosquet.
Fuyez en courant, et ne vous contentez pas de marcher, tout groupe qui accuse de tous les maux chaque membre qui vient tout juste de les quitter.
Plus vous resterez, plus ils pourront vous prendre comme bouc-émissaire quand ce sera votre tour de prendre le large. Les bons groupes, les groupes qui ont légitimement quelque chose à enseigner, se préoccupent plus de la qualité des étudiants que de leur quantité.
Tout chef de coven qui se respecte préférerait avoir cinq bon étudiants qui se sont engagés à développer leur relation avec les Dieux à vingt-cinq étudiants qui pensent seulement que le paganisme c’est « cool ».
Si votre coven ou bosquet devait avoir quelque sorte que ce soit d’obligations financières, inquiétez-vous si le chef est vague ou réservé concernant les fonds collectés et l’usage fait de ces fonds.
Il est acceptable de demander aux étudiants de donner quelques dollars si, par exemple, le groupe doit louer une salle particulière pour tenir des cours ou atelier.
Il n’est pas acceptable d’être sollicité pour payer une « dîme » d’un certain montant sur une base régulière simplement pour avoir le privilège de faire partie du groupe. Vous ne faites que payer leur emprunt ou financer leur prochaines vacances à Hawaï. Et aucun enseignant Païen ou Wiccan légitime ne fait payer des cours ou initiations.
Jamais. Pas d’argent. Point.
(NdT : cet aspect semble beaucoup évoluer ces dernières années. Enseigner peut demander un investissement important en temps et formations, à chacun.e de se faire son avis…)
Par dessus tout, ne participez pas à quoi que ce soit que vous sentez mauvais pour vous.
Si un groupe ne présente aucun des signes d’alerte ci-dessus mais que vous avez malgré tout un mauvais ressenti sur le fait de les rejoindre, ne le faites pas. Si vous entrez dans un groupe et n’êtes pas à l’aise avec ce qu’on vous demande de faire : votez avec vos pieds et quittez-le.
Soyez conscient, cependant qu’il y a une façon mature, adulte, de quitter (pacifiquement, calmement, sans commérages communautaires ou mauvaises langues ultérieures) et il y a une façon enfantine de quitter (avec un fort tempérament, coupant le groupe et ses membres de la communauté au sens large), et c’est à vous de choisir la façon dont vous partez. Si vous restez fidèle à votre morale et votre éthique, ne vous inquiétez pas ! Les Dieux vous guideront en fin de compte vers des personnes merveilleuses qui partagent votre éthique.
Puissiez-vous être heureux dans le groupe qui est bon pour vous !
Note : l’auteure est décédée en avril 2011.
Retrouvez une check liste plus détaillée pour repérer si un groupe / coven / cercle est sain dans cet autre article.