mains réunies

Comment identifier les groupes « sains »

Un article plus détaillé du precedent : Entrer dans un coven ou autre groupe païen pour approfondir le sujet et éviter les sectes.

CARE : « Conscience des environnements religieux »

par Jenett Silver, traduit par Solv et diffusé avec l’aimable autorisation de l’autrice

Auparavant, il existait un site Web appelé CASHI (Coven Abuse Self-Help Index), conçu pour aider les gens à évaluer les groupes païens et magiques en vue de dépister les comportements problématiques.

Bien que mes propres expériences avec des groupes aient été généralement très bonnes, je regrette la disparition de ce genre de document, et j’ai donc voulu créer quelque chose qui offre le même niveau de réflexion et de compréhension sur ces problématiques.

Le mot CARE en anglais peut signifier le soin, la prudence, la responsabilité, ou l’attention. Il a été choisi pour souligner l’importance de faire des choix conscients quant à la façon dont nous employons notre temps et notre énergie. » (extrait de l’introduction)

CARE : Questions plus approfondies

Comme décrit dans l’introduction, il s’agit ici, d’une variante plus longue et plus détaillée d’une série de questions sur les groupes païens et magiques.

Encore une fois :

  • Faites travailler votre cerveau – vous seul pouvez décider de ce que vous voyez et ressentez.
  • Soyez réaliste – vous recherchez un environnement sain et favorable, pas la perfection.
  • Apprenez avec le temps – vous devez voir comment les groupes réagissent aux situations difficiles ainsi qu’aux situations courantes.
  • Adaptez ces questions à votre groupe – toutes les questions ne s’appliquent toujours pas à tous les contextes.
girouette
Sommaire :

Les personnes
Dans quelle mesure sont-elles connectés à la réalité ?
Comment traitent-elles les autres ?
Sont-elles à l’écoute ?
Comment gèrent-elles les relations avec leur proches ?
A quoi ressemble leur vie ?
Comment agissent-elles en général ?

Le groupe dans son ensemble
S’intègre-t-il à la communauté dans son ensemble ?
Quels sont ses centre d’intérêt ?
Comment prend-t-il ses décisions ?
Quelle considération ont-ils pour votre vie et le temps que vous leur consacrez ?
Comment gère-t-il les notions d’argent et de services ?
Prend-t-il soin des installations et des outils qu’il utilise ?
Ses pratiques favorisent-elles le développement personnel de ses membres ?
Utilise-t-il des menaces ou des pressions indues ?

Les Personnes

Dans quelle mesure, les participants sont-ils ancrés dans la réalité ?

Évidemment, lorsque nous travaillons avec un corpus de religions qui croient en une variété de choses – certaines sont faciles à démontrer, d’autres non – il peut être alors, difficile de répondre à cette question. Cependant, il faut regarder comment ces personnes interagissent avec le reste du monde.

Entretiennent-ils des relation d’amitié en dehors de la communauté païenne ?

Prennent-ils en considération différentes hypothèses pour expliquer certains événements, au lieu de supposer que tout a une cause magique ?

Ont-ils la recherche d’une bonne santé physique et d’un certain bien-être qui ne suppose pas que l’utilisation de la magie ? (C’est à dire consulteront-ils ou suggéreront-ils de consulter un professionnel de la santé ou un professionnel du domaine juridique si le besoin s’en fait sentir) ?

Et enfin, écoutent-ils d’autres points de vue que le leur, comprennent-ils que les gens peuvent faire des choix différents, et ce, pour différentes raisons ?

Voici quelques signaux d’alarme :

  • Insister sur le fait qu’une solution magique ou rituelle est la seule qui puisse résoudre la plupart des problèmes.
  • Revendiquer une autorité basée uniquement sur une expérience que vous ne pouvez pas vérifier (« J’ai été initié sur le plan astral par…. » n’est pas une raison pour suivre les conseils de quelqu’un sans l’avoir vu réaliser d’autres choses également).
  • Prétendre que la pratique d’un rituel ou d’un acte magique particulier (surtout s’il est très coûteux) résoudra tous vos problèmes. (Il s’agit d’une arnaque bien connue, lorsqu’elle est faite pour gagner de l’argent, mais certaines personnes le font aussi pour des questions de pouvoir).
  • Regarder leur réaction si vous proposer comme alternative, toute une variété d’autres possibilités. (Par exemple : quelqu’un peut ne pas aimer recourir à la pratique de la médecine occidentale traditionnelle en première intention, mais accepter que ce n’est pas la seule approche de guérison qui existe. Par contre, s’il rejette un large éventail d’autres options, c’est plus problématique).

Comment traitent-ils les autres ?

Traitent-ils les autres de manière équitable et respectueuse ? Comment interagissent-ils avec ceux qui sont différents d’eux (en termes de sexe, d’orientation sexuelle, de religion, de race, d’âge, de classe économique, de niveau d’éducation ou de toute autre catégorie que vous pouvez citer) ? Comment traitent-ils les animaux domestiques, les enfants ou toutes les autres personnes sur lesquelles ils ont un contrôle direct ?

Les signaux d’alarme incluent des personnes qui :

  • Rabaissent régulièrement les autres, dénigrent leurs compétences ou leurs goûts, ou disent du mal des autres/colportent des ragots.
  • Montent les différents sous-groupes les uns contre les autres.
  • Rejettent la responsabilité de tous leurs problèmes sur une personne ou sur un groupe (stratégie du bouc émissaire)
  • Font des généralisations négatives sur des groupes de personnes (en fonction de la race, de la préférence sexuelle, du sexe, de la religion ou de tout autre critère).
  • Semblent utiliser les autres pour leur propre bénéfice, sans pour autant partager leurs compétences, leur temps ou faire des efforts en retour (c’est-à-dire qu’ils prennent beaucoup plus qu’ils ne donnent).
intimidation

Est-ce qu’ils écoutent ?

L’écoute est une compétence importante dans une relation amicale – et lors d’activités collectives. Avez-vous l’impression que ces personnes vous écoutent de façon attentive, où supposent-elles qu’elles savent mieux que vous ce qui vous intéresse ? Ces personnes sont-elles attentives à tous les points de vue et rassemblent-elles le plus d’informations possible avant de prendre une décision ? Prennent-elles l’habitude de réfléchir et d’être à l’écoute ?

Les signaux d’alarme incluent les personnes qui :

  • Balaient vos questions ou vos préoccupations du revers de la main.
  • Gèrent les conflits de manière abrupte sans chercher toutes les informations nécessaires.
  • Réagissent très rapidement à des situations pourtant complexes (c’est-à-dire qu’elles prennent des décisions beaucoup trop rapidement sans avoir pu mener une véritable réflexion, même si ce n’est pas urgent).
  • Se servent d’informations glanées contre vous par la suite – en déterrant de vieux problèmes, et ce de façon inappropriée et en aucun cas pertinente.
  • Rejettent ou dénigrent régulièrement les personnes avec lesquelles ils ne sont pas d’accord, ou refusent d’écouter les arguments pertinents qu’elles pourraient présenter.

Comment gèrent-ils leurs relations ?

Par « relations », j’entends aussi bien celles qui ont lieu à l’intérieur qu’à l’extérieur du groupe, et tous les genres de relations – amicales, familiales, amoureuses ou sexuelles.

Ces personnes entretiennent-elles beaucoup de relation amicales dans tous les domaines de leur vie : travail, loisirs, amis, famille, ou tout autres domaines ? Prennent-ils le temps de trouver un équilibre dans leur vie, en pratiquant des activités variées et en s’investissant dans différentes communautés ? Un large éventail d’interactions nous ouvre à la fois différentes façons de voir et vous garantie la possibilité de soutiens variés lorsque les épreuves de la vie se présenteront.

Ont-ils des relations/des amitiés/des connaissances de longue date dans leur vie, ou semblent-ils être apparus de nulle part il y a quelques années ?

Les signaux d’alarme incluent des personnes qui :

  • Ne disposent d’aucune ressource personnelle en dehors du groupe.
  • Restreignent ou s’attendent à ce que vous limitiez vos interactions sociales (découragent les autres amitiés, d’autres interactions, ou d’avoir d’autres passe-temps, etc.)
  • Qui tentent de contrôler vos relations ou vos interactions sociales tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du groupe. (L’isolement est l’un signe d’une relation abusive ou de contrôle).
  • Qui tentent de vous isoler de la Communauté païenne (au sens large) en vous interdisant d’assister à des événements publics ou de participer à des discussions en ligne.
  • Pour qui on ne connaît pas d’amitiés ou de relations à long terme (plus de 5 à 10 ans selon l’âge) dans leur vie. (Il n’est pas nécessaire que ces relations soient de proximité).
  • Qui exigent ou encouragent fortement une relation sexuelle dans le cadre de l’enseignement, ou exercent une contrainte de nature sexuelle de quelque manière que ce soit.
amis

À quoi ressemble leur vie ?

Prennent-ils soin d’eux-mêmes, en consacrant du temps à leur propre bien-être ? Sont-ils considérés comme fiables dans leurs relations et leurs échanges, ainsi qu’en ce qui concerne leur regard sur les questions d’argent et la façon dont ils gèrent le pouvoir ? Assument-ils la responsabilité des conséquences de leurs choix ? Comment réagissent-ils lorsqu’un désastre frappe ?

(Chaque personne aura des moments dans sa vie qui seront plus chaotiques que prévu – c’est normal, et les personnes engagées dans un profond travail intérieur assistent souvent à des changements significatifs dans un ou plusieurs domaines de leur vie).

Les signaux d’alarme incluent une personne qui :

  • Passe constamment d’une crise existentielle à l’autre.
  • A du mal à subvenir à ses besoins essentiels (logement, nourriture, vêtements, etc.) ou à ceux de sa famille proche.
  • Traite les biens ou l’argent d’autrui de manière irresponsable ou contraire à la moralité. (Évite de rembourser ses dettes, détourne les flux financiers du groupe, etc.)
  • Manque de façon répétée à ses engagements envers les autres (amis, partenaires, camarades du groupe).
  • Abuse du pouvoir (dans son cercle, au travail, etc.) pour obtenir ce qu’il veut ou pour en éviter les conséquences.

Comment agissent-ils ?

Le plus important est peut-être la façon dont les gens agissent. Malgré les hauts et des bas de la vie, sont-ils des personnes attentionnées, prévenantes ? De bons amis ? Réfléchissent-ils à leurs choix et à la façon dont ces choix affectent le monde qui les entoure ? Trouvent-ils de la joie dans la vie et la partagent-ils avec les autres ?

Les signaux d’alarme incluent une personne qui :

  • A un comportements cyclique – des sautes d’humeur soudaines, ou passe de l’éloge au rejet et à nouveau à l’éloge sans aucune raison évidente.
  • Réagit trop rapidement à une situation préoccupante, alors que le problème demande un certain temps de réflexion.
  • Rend les autres responsables de tous les problèmes.
  • Se fâche si on lui reproche quelque chose qui n’est pas conforme aux règles du groupe.
  • Ne se sent pas obligé de suivre les attentes ou les règles du groupe.
  • Ne se rappelle pas des problèmes ou de sujets passés lorsqu’on vient à les lui rappeler plus tard.
  • Change ses valeurs au fil du temps, par commodité ou par caprice.
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Le groupe dans son ensemble

Nous en arrivons maintenant à l’évaluation du groupe dans son ensemble, et des pratiques du groupe. Encore une fois, beaucoup de choses ici peuvent avoir une explication bien particulière (raisonnable), mais vous ne le découvrirez qu’en regardant de plus près.

S’intégrer dans une communauté plus large

Tous les groupes ont commencé à un moment donné – et il est bon d’en savoir un peu plus sur cette histoire.

Comment ce groupe se situe-t-il par rapport à sa propre tradition ou à la Communauté païenne au sens large ?

Qui a créé le groupe ? Qui le dirige maintenant ? Qu’est-ce qui a nourri son expérience et sur quoi se base sa formation ? Ont-ils des preuves pour vous aider à confirmer ces informations d’une manière ou d’une autre ?

(Certains groupes ont été fondés par des personnes ayant un objectif clair mais n’ayant pas reçu de formation formelle : tant qu’ils sont honnêtes à ce sujet, ce n’est pas nécessairement un problème).

Ce groupe explique-t-il à ses membres potentiels comment ils se sont intégrés dans l’ensemble de la mouvance païenne ? Ont-ils des traces de leur participation au sein de la Communauté ? Dans l’affirmative, comment et à combien de reprises ? Quelle est leur réputation dans la Communauté ?

Encouragent-ils leurs membres à s’informer sur les différents aspect de la Communauté ? Sont-ils favorables à ce que les membres lisent, discutent, suivent des cours ou participent à des rituels ouverts ? Existe-t-il des restrictions sur la manière dont ces activités doivent être menées ? (Tous les groupes ne choisissent pas de participer à la Communauté des païens – ce n’est pas en soi forcément un vrai problème).

Les signaux d’alarme incluent un groupe qui :

  • Refuse de répondre à des questions sur le passé du chef de groupe, sur la formation ou les expériences qui relève du groupe.
  • Fait les choses très différemment de ce que sa tradition/voie prétend faire normalement (facturation de la formation, méthode de formation, pratiques rituelles, etc.)
  • Qui semble n’avoir aucun contact avec les autres groupes qui lui étaient associés auparavant (anciens professeurs, autres membres de la communauté, etc.).
  • Tient des discours incohérents – qui ne sont pas le fruit d’une démarche traditionnelle, mais qui changent rapidement et de manière significative en fonction de la situation ou d’un caprice apparent.
  • Interdit toutes interactions avec d’autres membres de la Communauté païenne. (Encore une fois, l’isolement est un signe majeur d’une relation abusive).
  • Exige le silence sur tous les aspects du cheminement personnel de ses membres (bien au-delà de ce qui est couvert par les engagements de serment ou la confidentialité du groupe).
  • Dénigre certains éléments de la Communauté, en particulier pour des raisons qui ne peuvent être démontrées (références mystérieuses à des problèmes inconnus).
  • Limite considérablement la lecture (livres, Internet) à un ensemble réduit de sources.

Les restrictions pendant le cursus de formation (demander aux étudiants d’éviter de faire certaines choses jusqu’à ce qu’ils les apprennent pendant la formation) sont courantes dans certaines traditions initiatiques : ce n’est pas en soi un problème tant que cela est expliqué en détail.

Quel est leur objectif ?

Sont-ils clairs sur ce que le groupe intègre ou n’intègre pas ? Leurs actes correspondent-ils à ce qu’ils prétendent ? Fixent-ils des limites pertinentes (de façon douce, mais ferme) lorsque cela est nécessaire pour faire avancer le travail du groupe ? Et s’il s’agit d’un groupe axé sur les rituels, leur travail rituel reflète-t-il et favorise-t-il le but du groupe et ses priorités ?

Les signaux d’alarme incluent un groupe qui :

  • Dit une chose et en fait une autre, surtout dans les domaines de l’éthique, des buts déclarés ou du travail régulier du groupe.
  • N’est pas clair sur son objectif en tant que groupe ou a du mal à le communiquer aux membres potentiels.
  • Se concentre sur une personne/un leader spécifique, plutôt que sur un objectif commun ou un type de travail en commun.
  • Permet que le temps passé ensemble devienne simplement un moment de convivialité plutôt que de celui d’un travail à la réalisation d’objectifs communs.

Évidemment, l’objectif d’un groupe peut changer au fil du temps. Dans ce cas, les membres du groupe doivent être parfaitement informés – et les informations publiques sur le groupe doivent être régulièrement ajustées.

Comment prennent-ils leurs décisions ?

Certains groupes ont une hiérarchie formelle, d’autres travaillent par consensus. La hiérarchie y est-elle claire ? Le groupe dispose-t-il d’une procédure formalisée pour résoudre les conflits et les problèmes ? Les attentes, les règles ou autres exigences du groupe sont-elles bien explicitées à l’avance, tout en laissant, à ses membres, le temps de poser les questions qui leur sembleraient pertinentes ?

Les groupes voient souvent des liens étroits s’établir entre leurs membres, qui peuvent être bien – ou mal – gérés. Le groupe est-il clair sur la façon dont ces interactions affectent ou non le travail de groupe ? Comment des relations particulièrement proches ou à double sens (partenaire amoureux, colocataire, etc.) sont-elles gérées dans le groupe ?

Les signaux d’alarme sont les suivants :

  • Une structure qui change en fonction des préférences du leader du moment.
  • Les groupes qui placent leurs dirigeants sur un piédestal, de sorte que leurs décisions ou leurs choix ne peuvent être remis en question.
  • L’absence de méthode claire pour gérer les conflits.
  • Du favoritisme, des membres désignés devenant des boucs émissaires ou d’autres interactions gérée de façon inégales alors qu’il s’agit du travail du groupe – surtout si cela concerne les partenaires amoureux ou les enfants des dirigeants.
  • Des luttes de pouvoir au sein du groupe, qu’elles soient manifestes ou plus cachées. Observez les schémas : qui s’en remettra à quelqu’un et qui se disputera souvent ?
  • De fausses urgences : des groupes qui exigent une réponse immédiate à des questions importantes.
  • Un manque de clarté sur les limites, les attentes ou les règles du groupe.

Certains points varieront en fonction du style de groupe – la façon dont un groupe hiérarchique traite les questions ou les décisions sera évidemment différente de celle d’un groupe basé sur le consensus. Chaque groupe aura tendance à aborder les différents types de problèmes possibles.

Quelle considération ont-ils pour votre vie et le temps que vous leur consacrez ?

Les personnes saines et équilibrées ont des activités multiples dans leur vie – et un groupe sain et équilibré doit les y encourager. Le groupe respecte-t-il votre disponibilité ? Est-ce qu’il s’organise à l’avance pour aider les membres à faire leur planning ? Les membres discutent-ils clairement et à l’avance de leurs attentes et de leur engagement en termes de temps ? ( Et celles-ci sont-elles raisonnables ?)

Les signaux d’alarme incluent un groupe qui :

  • Change régulièrement la date des événements prévus, surtout à la dernière minute.
  • Des enseignants ou des chefs de groupe qui se présentent sans être assez préparés.
  • Des membres du groupe qui font sans cesse attendre les autres membres pour s’occuper de leurs propres priorités (surtout quand une meilleure planification aurait permis de résoudre ces problèmes).
  • Un groupe qui a des attentes déraisonnables en ce qui concerne le temps que ses membres doivent consacrer aux activités (question compliquée, mais…).
  • Qui attend de ses membres qu’ils délaissent tous leurs engagements/obligations/intérêts au profit du groupe, et surtout à la dernière minute. (Les vraies crises sont une exception).

Comment gèrent-ils l’argent et les autres prestations ?

L’argent est toujours un sujet délicat, et c’est particulièrement compliqué dans certains milieux communautaires. De nombreuses traditions interdisent de faire payer le travail initiatique et la formation. Certaines traditions considèrent que c’est acceptable.

Certains groupes demandent un petit don pour couvrir les frais de groupe, d’autres refusent même cela. Certaines traditions mettent un point d’honneur à rémunérer les enseignants pour leur temps – d’autres considèrent l’enseignement comme un service à la communauté.

Les groupes et les enseignants de confiance qui demandent une contribution financière ont généralement des solutions de rechange pour les personnes qui ont peu d’argent.

Sont-ils transparents sur la façon dont ils perçoivent l’argent et les raisons pour lesquelles ils le font ? Fournissent-ils des comptes rendus ou des déclarations claires sur l’utilisation de ces fonds ? Les coûts sont-ils raisonnables ou semblent-ils excessivement élevés ? Les coûts sont-ils cohérents avec leur tradition ou les pratiques du chemin ?

Les signaux d’alarme incluent les groupes qui :

  • Ne fournissent aucune information sur les finances du groupe ou l’usage fait de l’argent et des ressources du groupe.
  • Font payer une formation ou une initiation alors qu’ils se réclament d’une tradition où cela est défendu.
  • Ont des demandes extrêmement élevées, surtout si elles ne sont pas clairement définies.
  • Exigent des membres du groupe qu’ils fassent bénéficier le groupe ou les membres du groupe de leurs compétences professionnelles gratuitement ou moyennant des réductions importantes. (Le bénévolat est une chose : l’exiger est bien plus problématique, surtout si ces compétences ne sont pas directement liées au groupe).
  • Exigent ou attendent des membres du groupe qu’ils travaillent pour une entreprise appartenant au groupe ou au leader sans contrepartie.
  • Ont des revendications ou des demandes financières de dernière minute sans avertissement ni préavis.
  • N’ont aucune proposition pour ceux dont les ressources financières changent, ou qui ont peu de revenus (comme proposer du temps de participation bénévole au profit du groupe au lieu d’une contribution financière).

Respectent-ils les installations et les outils qu’ils utilisent ?

Si le groupe se réunit dans un local loué, celui-ci est-il laissé en meilleur état qu’à son arrivée ? S’ils utilisent des lieux privés, ces espaces sont-ils prêts pour le travail de groupe lorsque les participants arrivent ? Les membres du groupe aident-ils à faire le ménage, comme la vaisselle après le repas ? Respectent-ils les consignes de la maison (concernant le tabagisme, les chaussures, les animaux domestiques ou autres) ? Différentes personnes aident-elles à entretenir le lieu, ou est-ce toujours la même qui le fait ? Comment les membres du groupe traitent-ils leurs propres outils ? Les outils du groupe ?

Les signaux d’alarme incluent un groupe qui :

  • Laisse les espaces en mauvais état – dans un état pire que celui dans lequel il était à son arrivée.
  • Qui attend de ses membres qu’ils fassent le grand ménage à la place des personnes qui vivent dans l’espace de la communauté.
  • Ne respecte pas la propriété privée (endommage des objets, utilise les biens d’autrui de manière abusive ou sans demander, etc.)

Leurs pratiques favorisent-elles une progression ?

Si vous vous intéressez à un groupe appartenant à une tradition particulière, il est important de comprendre comment ses pratiques s’inscrivent dans la Tradition au sens général. Mais il y a aussi d’autres considérations.

Demandez-vous si leurs pratiques sont propices à l’apprentissage et au développement personnel, non seulement pour à travers le groupe mais aussi par ses exercices individuels.

Exercices : De nombreux travaux en groupe prennent du temps et impliquent des objectifs à atteindre assez élevés, mais les groupes solides seront transparents et précis quant à leurs attentes, au temps que cela demandera ainsi qu’a tout autres détails similaires.

Les signaux d’alarme incluent des exercices qui :

  • Ne permettent pas la discussion, les questions ou les débats.
  • Utilisent des techniques d’enseignement obsolètes ou draconiennes (lire à haute voix aux élèves pendant des heures sans pause ni questions).
  • Obligent les élèves à demander la permission pour répondre à des besoins aussi basiques qu’une pause pour aller aux toilettes, ou celle d’aller boire un verre d’eau.
  • Exigent énormément de temps ou à un rythme de travail impossible à prévoir qui ne permet pas de mener une vie normale, saine et équilibrée.

Les pratiques rituelles : Certaines techniques rituelles peuvent être très importantes ou utiles – ou peuvent être utilisées de manière abusive. Le travail magique est-il favorable et conforme à l’éthique du groupe ? Qui conçoit le rituel, et qui endosse les rôles spécifiques pendant le rituel ? Les gens ont-ils la possibilité de tenir d’autres rôles ou d’acquérir d’autres compétences au fil du temps ? Le groupe apporte-t-il des réponses satisfaisantes aux questions posées sur les pratiques rituelles ? Comment sont traitées les pratiques telles que la divination ou le Faire Descendre (Drawmin Down, c’est à dire incarner une divinité) ?

Voici quelques signaux d’alarme :

  • Seules des personnes  » privilégiées  » sont autorisées à avoir un rôle ou à acquérir des compétences rituelles : celles-ci devraient être partagées entre tous ceux qui possèdent le niveau de formation ou le grade approprié.
  • Supposer que toutes les informations issues de la divination ou Faire Descendre sont justes sans poser de questions – des vérifications appropriées et des interprétations personnelles doivent toujours être envisagées.
  • Utiliser la divination ou Faire Descendre pour promouvoir un objectif personnel particulier.
  • Le travail magique qui est conçu pour manipuler, punir ou blesser les autres.

Les traditions initiatiques et celles liées au serment présentent quelques complications supplémentaires.

De nombreuses traditions associent une évaluation qualitative (compétences et connaissances) et quantitative de la personne (est-elle prête et capable de relever des défis supplémentaires) avant de délivrer l’initiation – c’est normal. Cependant, les normes doivent être cohérentes entre les membres du groupe.

Les signaux d’alarme sont les suivants :

  • Si le groupe ne fournit aucun moyen aux membres potentiels d’apprendre à connaître le groupe avant de prêter serment (lors de discussions générales qui évitent les sujets liés au serment, lors des rituels extérieurs/ouverts, ou pendant lors d’événements), etc.
  • Un manque de cohérence dans les pratiques d’évaluation pour l’initiation.
  • Le fait d’initier les proches/la famille des dirigeants plus rapidement que les autres membres du groupe, ou de leur imposer des normes et des attentes moins élevées.
  • Faire passer l’initiation à la trappe (une fois qu’il a été convenu qu’elle aurait lieu) ou la reporter à plusieurs reprises sans raison précise.
  • Exiger le silence au-delà du cadre du serment et de la confidentialité attendue par le groupe.
  • Le fait que les enseignants gardent pour eux des informations provenant d’autres enseignants ou de chefs de groupe et qui seraient pertinentes pour le travail de groupe ou le bien-être d’un élève dans le cadre d’un rituel.

Il y a, bien sûr, de nombreux défis à relever dans tous ces cas.

Des menaces ou des pressions excessives sont-elles utilisées ?

Enfin, et ce n’est pas le moins important, y a-t-il des signes avant-coureurs parmi les plus sérieux – menaces, pressions excessives, etc. Les menaces, quelles qu’elles soient, sont un autre signe d’une relation abusive ou manipulatrice et doivent être considérées comme un signe très sérieux que quelque chose ne va pas.

Les signaux d’alarme comprennent :

  • L’utilisation contre vous d’informations obtenues de manière confidentielle (pour vous humilier, vous manipuler ou faire pression sur vous).
  • Les menaces – physiques, magiques, émotionnelles ou sexuelles – pour vous amener à faire quelque chose ou exercer une pression pour vous manipuler en utilisant ces moyens.
  • Vous refuser une formation, une initiation ou toute autre sujet similaire à moins que vous n’acceptiez une relation sexuelle.
  • Exercer une pression psychologique ou vous manipuler par le biais de rituels, de la méditation, de la magie ou d’autres techniques connexes.

Retrouvez les articles de Jenett Silver en anglais sur son site :

https://gleewood.org/seeking/

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